Une fois de plus le gouvernement provisoire, qui na manifeste guère sa volonté d’en finir avec les restes du RCD, fait acte d’autorité envers ceux qui préparent la transition : après la bras de fer qui l’avait opposé à la haute instance, et où il avait reculé devant la mobilisation populaire, le voici maintenant qui s’oppose à la commission indépendante de contrôle des élections, et annonce qu’il a décidé le maintien des élections pour le 24 juillet. La commission avait proposé le report de ces élections pour des raisons que le gouvernement est bien placé pour connaître, en particulier celles qui tiennent à la carence du ministère de l’intérieur pour ce qui concerne les listes de citoyens et au gouvernement lui-même pour ce qui est de sa gestion lamentable du calendrier.
Je n’ai aucun intérêt personnel à maintenir ou repousser la date des élections. Mais cet épisode nous montre encore combien les habitudes de direction du pays n’ont pas vraiment changé. De quelle autorité pourrait se prévaloir ce gouvernement sans la moindre légitimité contre une commission indépendante élue, pour sa part, par ceux que le gouvernement avait chargés de préparer la loi électorale qu’il avait fini par entériner, acceptant implicitement l’autorité de leur instance ? En déjugeant la commission indépendante, le gouvernement s’engage dans un processus dangereux, qui risque de le pousser à supprimer cette commission, et à la remplacer par des représentants du gouvernement ou de l’administration, faisant planer dès aujourd’hui les doutes les plus grands sur l’honnêteté, la clarté et la transparence de ces élections.
Béji Caïd Essebsi et ses ministres viennent de nous indiquer dans quelle estime ils tiennent la démocratie, en lui infligeant un nouveau coup. Peut-on leur donner confiance pour préparer des élections démocratiques ?
publié par Gilbert Naccache sur Facebook le mardi 24 mai 2011
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