Témoignage: le désordre des forces de l’ordre

la-police-tunisienne-sur-les-lieux-d-un-attentat-qui-a-vise-le-24-novembre-2015-a-tunis-un-bus-de-la-securite-presidentielle_5469680Mohamed Alahmadi

Tunis le 25/11/2015

Après le couvre-feu annoncé dans le Grand-Tunis, une société suédoise installé en Tunisie qui emploi des centaines des tunisiens travaillant 24/24 a informé le ministère de l’intérieur qu’elle a une équipe des employés qui terminent leurs shifts après 21h et qu’elle a une convention avec des taxistes qui assurent le transport des employés, par la suite les taxistes ont eux des autorisations (avec le cachet et la signature de la part de le ministère) pour travailler pour cette société après 21h.

Mr. “X” (ma source) un employer de cette société m’a raconté ce que c’est passé la nuit du mercredi 25/11/2015.

« Après 23h, un groupe des employés qui ont terminés le travail attendent les taxis pour rentrer, oncle “F” un de nos taxistes arrive en retard, il était en mauvais état tout mouillé et il a l’air traumatisé, pour quelques minutes il n’a pas arrêté de pleurer avant de nous raconter ce qu’il a subit :

 « sur mon chemin la police m’a arrêter au niveau avenue Mohamed V, ils ont commencés directement à m’insulter en demandant qu’est ce que je fais dehors à cette heure j’ai dis que j’ai une autorisation mais ils m’ont dis qu’ils s’en-foutent de l’autorisation, ils m’ont ordonnés de descendre de la voiture et ils n’ont pas arrêter de m’humilier pendant quelques minutes, après un policier a armé son fusil et il l’a pointé sur moi et il m’a dit « cours monte dans ta voiture et roule vite, roule le plus vite que tu peux je vais tirer dans quelques secondes » j’ai monté dans la voiture et j’ai conduis, tellement j’avais peur j’ai perdu mon chemin je savais pas où  aller ou quoi faire, j’étais presque certain qu’il ne va pas tirer mais j’avais peur de mourir ».

« Le jeudi 26/11/2015, tous les taxistes nous informent qu’ils vont arrêter de travailler avec nous et il parait que la majorité d’entre eux était agressé la nuit dernière, Mr. « R » un autre taxiste  avais aussi une nuit dure »

« Quelques minutes après 01h du matin, j’ai amené 3 employés de la société, mon frère et deux de ces collègues, on était au niveau du pont près de l’avenue Mohamed V, et comme je sais que la police va nous arrêter Je conduis lentement, quand j’ai entendu les sirènes des voitures de police j’ai arrêté la voiture mais les policiers ont commencé directement à nous insulter, j’ai montré l’autorisation du ministère de l’intérieure et les déclarations des passagers, le policier les a déchiré et il m’a dit qu’il s’en-fout des documents sans arrêter de nous humilier, mon frère l’a dit : « on a rien fait pour être insultés, on viens de terminer notre travail et on veux rentrer c’est tout et en plus on circule toujours en Tunisie pas en Iraq », mais il parait qu’il les a énervé, les policiers demandes aux passagers de descendre de la voiture et rester sous la pluie, ensuite il demande à mon frère de enlever sa veste et ses chaussures et de se mettre à genoux et à moi de rentrer chez moi, j’ai dis que ces passagers sont sous ma responsabilité et que je ne vais pas rentrer et laisser mon frère dans cet état, ils ont continué à nous insulter pendant plus que 20 minutes, Je me sentais oppressé voyant mon frère à genoux sans veste et sans chaussures sous la pluie avec des armes pointées sur lui  mais qu’est-ce que je peux faire ? Après 20 minutes ils nous laissent rentrer, on a continué notre chemin sans dire un seul mot ».

« Et face à cette situation notre société était obligé à changer les horaires » ajoute ma source.

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C’est à noter que le ministère de l’intérieure a excepté, dans son communiqué concernant le couvre-feu, les cas urgents et les travailleurs de nuit.

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D’après un Communiqué du ministère de l’intérieure « Durant la nuit du 26 au 27 novembre 2015, 209 infractions du couvre-feu ont été enregistrées. 86 contrevenants ont été mis en garde à vue après consultation du procureur de la république, 6 ont été déférés devant le parquet et 117 ont été relâchés et 25 amendes ont été contractées par des automobilistes. »

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Que dit la loi?

D’après le Décret n° 78-50 du 26 janvier 1978, réglementant l’état d’urgence, La loi ne prévoit pas de peine particulière pour l’infraction du couvre-feu, mais des sanctions généralisées pour toute violation de l’état d’urgence : un emprisonnement de six mois à deux ans et d’une amende de 60 à 2500 dinars ou de l’une de ces peines seulement.

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