À la recherche d’une autre Tunisie
Depuis longtemps, nous assistons à la tentative de transmettre une image stéréotypée et simplifiée de la réalité complexe que représente le« monde arabe ». Cela surtout après les «révolutions» arabes de 2011 et l’augmentation du phénomène migratoire dans le bassin méditerranéen, alors que l’actualité de certains pays a gagné de plus en plus place dans plusieurs médias mainstream.
Comme cela est souvent le cas avec la Syrie, l’Egypte, la Palestine et d’autres pays de la région, la Tunisie fait l’objet d’une campagne de désinformation qui vise à manipuler et simplifier la réalité qui est pourtant complexe et en constante évolution.
L’article «Dans les montagnes de la Tunisie les anciens jeunes de la révolution rêvent du Califat », publié par Domenico Quirico sur le journal italien La Stampa le 28 Janvier dernier est à notre avis un exemple de désinformation et d’une interprétation instrumentalisée de la période historique à laquelle le pays est confronté. Selon le journaliste, il semblerait que la révolution tunisienne, après avoir éclairé d’espoir la Méditerranée en 2011, serait désormais en train de prendre un chemin des plus sombre et susceptible de la conduire à une « terrible révolution islamique » ayant son épicentre dans la ville de Kasserine. Quirico décrit les nouveaux leaders de la révolution comme des «hommes audacieux avec des langues tranchantes et de longues barbes.” Le tout serait soutenu par une apologie de Daesh, qui selon Quirico occupe la ville jusque sur ses murs qui seraient peints de slogan en soutien au Califat.
En tant que citoyens et citoyennes italiens/ennes et tunisiens/ennes, en tant que adhérant-e-s d’associations, professionnels, chercheurs/euses qui travaillent en Tunisie et sur la Tunisie depuis de nombreuses années, en tant que journalistes et experts du Moyen-Orient, nous tenons à offrir à l’opinion publique notre point de vue sur la réalité de Kasserine et de la Tunisie.
Les révoltes sociales qui traversent le Pays du sud au nord dans ces dernières semaines, font entièrement partie du processus révolutionnaire qui a commencé il y a cinq ans dans ces mêmes zones, qui demeurent marginalisées de manière systématique et structurée par un Etat qui a tout centralisé sur sa capitale et ses zones côtières touristiques. Seulement en 2015, la Tunisie a connu 4.288 mobilisations sociales passées sous silence par les médias locaux.
Les demandes des jeunes (et moins jeunes) Tunisiens qui (re) occupent l’espace public ces jours-ci font clairement référence aux problématiques socio-économiques et à la révision d’un modèle de développement inégal et injuste, qui n’a jamais été remis en question dans ces dernières années d’expérimentation démocratique. Les manifestations et les sit-in qui se propagent dans plusieurs régions du Pays revendiquent la prise de mesures claires contre la corruption qui règne dans l’administration publique, réclament le droit au travail et à la dignité et son marquées par les mêmes slogans qui avaient empli les rues en 2011. Les manifestations de ces derniers jours revendiquent l’indépendance des partis politiques, associations ou mouvements organisés proches du système.
La transition politique en cours continue d’être acclamée par les media et les institutions européennes qui ont trop « misé» sur ce processus pour risquer qu’il échoue. Mais cette présumée transition a elle-même été incapable de répondre aux attentes des jeunes qui ont manifesté pour le changement du régime. Ces mêmes jeunes qui dénoncent depuis longtemps la dérive contre-révolutionnaire et liberticide que le processus de transition est en train de subir. La confiscation de la révolution, dont les premiers signes étaient visibles en 2011 avec le gouvernement de coalition dirigé par Ennahda, a été ensuite officiellement légitimé par le gouvernement soi-disant «laïc » vanté de l’autre côté de la Méditerranée. Avec le gouvernement «laïc » les Tunisiens sont en train de vivre des restrictions majeures de leurs droits et libertés et un progressif rétablissement des règles et mécanismes de l’ancien régime. Un exemple à ce propos est le projet de loi sur la réconciliation économique qui assurerait l’amnistie aux crimes économiques réalisés avant la révolution, dans une situation de progressive montée de la menace terroriste qui n’a donné lieu à aucun débat approfondi sur la question mais a permis de légitimer des nouvelles lois et mesures antidémocratiques et répressives.
Nous rappelons ainsi que le terrorisme représente avant tout une menace pour la population et remet en question le système de sécurité et de protection géré par l’État.
La décapitation du jeune berger, événement tragique auquel Quirico fait référence dans son article, concerne la région de Sidi Bouzid et est emblématique de l’abandon systématique vécu au quotidien parles habitants de certaines régions du pays.
Par ailleurs, la vision qui affilie tout le terrorisme tunisien à Daesch est extrêmement réductive. Nous tenons à rappeler qu’aucun des attentats terroristes réalisés jusqu’à présent en Tunisie n’a été revendiqué par l’Etat Islamique, sauf le dernier dans le centre de Tunis, tout en restant une revendication qui n’a été jamais réellement vérifiée. Le phénomène du terrorisme en Tunisie a des racines socio-économiques profondes et repose sur des dynamiques complexes, alimentées par des années de répression du mouvement islamiste. Il est donc trompeur de se référer à la galaxie islamiste tunisienne comme à un monolithe et surtout de réduire le territoire de Kasserine aux “montagnes du Califat”.
La révolution de 2011 n’a certainement pas encore permis la réalisation des attentes de justice des jeunes Tunisiens, mais elle a laissé des traces indélébiles. En particulier des acquis en termes de liberté d’expression, une véritable « libération de la voix et des mots » grâce à la naissance de nombreux médias locaux dans le sillage de la fin de la censure et de l’ouverture au pluralisme médiatique. Parmi ces nouveaux media, les radios alternatives, protagonistes incontestées de cette nouvelle phase revendiquent aujourd’hui leur rôle comme sources fiables d’information et voix légitimes et incontournables pour participer à la construction d’un nouveau récit, à l’intérieur et à l’extérieur du pays, loin de toute simplification et interprétation instrumentalisée de la réalité.
Nous croyons que les médias devraient s’interroger et analyser de façon critique les processus en cours, à travers des analyses approfondies capables de transmettre une vision complexe des phénomènes au grand public.
Les habitants de Kasserine et tout le peuple tunisien ne sont pas responsables du regard sélectif des médias européens qui se rappellent de ce pays de façon sporadique, uniquement quand il s’agit de rapporter des épisodes de violence réelle ou présumée. À Kasserine, la constitution d’un collectif citoyen et l’occupation d’une salle près du siège du Gouvernorat durent depuis presque deux semaines. Défiant le couvre-feu, les hommes et les femmes du comité continuent de se réunir pour discuter d’accès au travail, d’emploi digne, pour dénoncer la corruption effroyable des institutions locales, en usant de mots d’ordre tels que « justice et dignité », bien loin d’un discours djihadiste.
Nous pensons ainsi qu’il est nécessaire de dénoncer toute narration simpliste de la complexité du réel qui contribue à la haine et la peur du« monde arabe », de l’islam ou des migrations. Il est urgent de rester vigilants envers ces récits aptes à généraliser et à donner des lectures hors contexte des phénomènes politiques et sociaux en cours. Nous devons enfin nous opposer fermement et en conscience à ces récits qui alimentent chaque jour un peu plus la logique d’un affrontement entre «nous» et «eux».
Pour adhérer a cette lettre, prière d’envoyer un mail aux adresses suivantes :
Gabriele Proglio: gabrieleproglio@gmail.com
Debora Del Pistoia: deboradelpistoia@gmail.com
Looking for another Tunisia
For long time mainstream media coverage has been depicting a stereotypical and biased image of the Middle East and North Africa (MENA region), particularly since the Arab ‘revolutions’ of 2011 and the intensification of the migratory flows in the Mediterranean area.
Exactly like Syria, Egypt, Palestine and other countries of the area, Tunisia has been negatively affected by a campaign of misinformation, which oversimplifies and manipulates this complex, constantly evolving reality.
The article “On the mountains of Tunisia the former youth of the revolution now dreams of the Caliphate”, written by Domenico Quirico and published by the Italian newspaper La Stampa on the 28th of January exemplifies perfectly, in our opinion, the misinformation and biased reading of the historical period the country is currently living. The journalist’s words seem to imply that the Tunisia revolution, the spark of hope of the Mediterranean region in 2011, has now taken a dark path, turning into a dreadful Islamic revolution with the city of Kasserine as its capital. Quirico describes the new leaders of the revolution as “bold long-bearded men whose words are sharper than swords”. In addition to that, Daesh propaganda is said to dominate the whole scene.
As citizens, representatives of associations, development workers, researchers working on and in Tunisia for many years, as well as in our capacity of journalists and experts of the MENA region, we feel compelled to offer the public opinion our point of view on Kasserine and Tunisia.
The social uprisings that have unfolded across the country, from South to North, in the past weeks, are part of the revolutionary process that originated 5 years ago, precisely in those same areas, systematically and deliberately marginalized by the central state of the capital and the touristic coastline. Only in 2015, Tunisia has witnessed 4,288 social protests, the majority of which had been ignored even by the national media.
The demands of the young (and less young) Tunisians who have been (re)occupying the public spaces in these days refer to socio-economic issues, urging to revise the existing development paradigm, which is responsible for the dramatic social and regional disparities and divides, but has never been questioned during these past years of democratic experimentation. The demonstrations and the sit-ins that have spread like wildfire in many regions of Tunisia call to take action against rampant corruption in the public administration and claim the right to work and dignity. These protests echo the uprisings of 2011, with their unheard demands, showing how people have detached from those political parties, associations and organized movements that have somehow been assimilated by the system.
The ongoing political transition is constantly praised by European media and institutions who had invested too much in this process to let it fail. Yet, this same transitional process has failed to address the expectations of those youth who fought for the fall of the regime. The same youth who have been warning against the counter-revolutionary and liberticidal drift of the transition process.
The signs were already clear in 2011were with the coalition government led by Ennahda, but the seizure of the revolution was officially legitimated between 2014 and 2015 by the government of the so-called ‘seculars’, which was largely applauded on the opposite shore of the Mediterranean.
After this “secular” government came into force, Tunisians have witnessed a significant introduction of liberticidal measures and the official restoration of the old system. For instance, this was the case for the draft law on economic reconciliation, aiming at clearing cases against civil servants and businessmen accused of corruption and other economic crimes committed before the revolution.
Meanwhile, the terrorist threat has expanded and exacerbated the tensions within the country, but a serious debate on the issue is absent. On the contrary, this threat has been instrumentalized to justify antidemocratic and oppressive laws.
Terrorism is primarily a threat to the population that challenges the security and protection system of the state. For example, the article cited mentions – without providing any background or context – the story of a young shepherd beheaded by a terrorist group in the governorate of Sidi Bouzid, one of the many emarginated and poor regions of the country whose population has been systematically neglected by the Tunisian authorities for years.
Moreover, it is extremely reductive and instrumental to affiliate all terrorist organizations based in Tunisia to Daesh. In this sense, it is worth restating that none of the terrorist attacks that have hit Tunisia so far have been claimed by Isis, with the exception of the last one in downtown Tunis, although the responsibility claim was never confirmed.
The terrorist phenomenon in Tunisia has strong socio-economic roots in the territory and rather intricate dynamics, intertwined with the long-standing repression of the Islamist movement. This is why it is extremely misleading to perpetuate a monolithic version of the Tunisian Islamist landscape and depict the territory of Kasserine to the ‘mountains of the Caliphate’.
It is true; the 2011 revolution in Tunisia has not yet achieved its objectives and given substantial freedom to its youth. Nevertheless, it has already left long-lasting traces. A multitude of local media outlets were created precisely because of the end of censorship and the opening to pluralism. Among these media, radios have played a leading role. Today, these radios are claiming their role as reliable and trustworthy sources of information and as a legitimate point of reference to build a new narrative of the country, both inside and outside its borders, and avoid commonplace simplifications and instrumental interpretations of reality.
We believe that the media should adopt a new perspective and engage themselves in a more critical analysis of these processes, going more into depth and accounting for the complexity of the phenomena at stake in a way that could help a wide audience better understand them. It is neither Kasserine’s nor the Tunisian people’s responsibility if the European media only remember Tunisia on rare occasions, usually for real or alleged cases of violence. In Kasserine the protests have been continuing for more than ten days now. Defying the curfew, men and women keep on gathering in public spaces to discuss about their rights, about work, and to denounce the exasperating level of corruption of the local institutions.
Finally, we are convinced of the necessity to call out those biased narratives that are deliberately aimed to spread fear and hate against the Arab world, Islam and migrants, generalizing and not contextualizing the political and social phenomena, as well as implicitly validating the clash between “us” and “them”, which, in our opinion”, must be firmly rejected.
To sign on to this letter, please send an email to:
Gabriele Proglio: gabrieleproglio@gmail.com
Debora Del Pistoia:deboradelpistoia@gmail.com
Adhésions au 5 février 2016/
- Gabriele Proglio, professore di storia contemporanea Universita di Tunisi El Manar
- Debora Del Pistoia, cooperante COSPE (Cooperazione per lo sviluppo dei paesi emergenti) in Tunisia e giornalista Osservatorio Iraq – Medio Oriente e e Nord Africa
- Gianluca Solera, scrittore e attivista trans-mediterraneo
- Damiano Duchemin
- Martina Tazzioli
- Lidia Lo Schiavo, docente universitaria
- Marta Menghi, giornalista free lance
- Rossana Pezzini
- Alessia Giannoni
- Natalia Romanó,insegnante di italiano L2 a Tunisi
- Alessia Tibollo, cooperante COSPE (Cooperazione per lo sviluppo dei paesi emergenti) in Tunisia
- Albertina Petroni, cooperante COSPE (Cooperazione per lo sviluppo dei paesi emergenti) in Tunisia
- Luigi Giorgi, giornalista
- Cecilia Dalla Negra, Giornalista, Vice-direttrice di Osservatorio Iraq – Medio Oriente e e Nord Africa
- Valentina Muffoletto
- Micol Briziobello
- Patrizia Mancini, responsabile del sito Tunisia In Red
- Santiago Alba Rico, scrittore
- Mario Sei, docente Universita della Manouba, Tunisi
- Hamadi Zribi, Tunisia in Red
- Giovanna Barile, Tunisia in Red
- Diego Barsuglia, fotografo
- Anna Castiglioni
- Chiara Loschi, dottoranda di ricerca in Scienza Politica, Universita degli Studi di Torino
- Paolo Cuttitta, Universita di Amsterdam
- Demichelis Marco
- Grazia Vulcano, cooperante , COSPE (Cooperazione per lo sviluppo dei pesi emergenti) in Tunisia
- Federica Zardo, ricercatrice
- Christian Elia, giornalista, condirettore Q Code Mag
- Jana Favata
- Stefano Barone
- Stefano Pontiggia, ricercatore sociale
- Sarra Labib Basha Beshai
- Francesca Crispolti
- Oriana Baldasso
- Giulia Breda
- Giulia Bonacina
- Jolanda Guardi, ricercatrice
- Francesca Biancani, docente a contratto Storia e Istituzioni del Medio Oriente, Universita di Bologna
- Marta Menghi, giornalista freelance
- Sara Borrillo, post doc. Dip. AsiaAfrica e Mediterraneo, UniversitaLOrientale di Napoli
- Lorenzo Feltrin, dottorando, University of Warwick
- Marco Lauri, Docente a contratto di Letteratura e Filologia Araba, Universita di Macerata
- Estella Carpi, Labanon Support e New York University (Abu Dhabi)
- Lorenzo Declich, ricercatore indipendente
- Paolo Paluzzi, Tunisi
- Clara Capelli, Cooperation and Developpement Network, Pavia
- Anna Serlenga, regista e docente
- Mattia Rizzi, coordinatoreprogetti (ADD Atelier pour le developpement durable)
- Susi Monzali
- Eugenia Valentini
- Costanza PasqualiLasagni, umanitariaedanalista di medio oriente.
- Joshua Evangelista, giornalista
- Marta Bellingreri, ricercatrice, reporter Medio Oriente
- Stefano M. Torelli, Ph.D.
Research Fellow – Middle Eastern, Mediterranean and Islamic Studies
ISPI (Istituto per gli Studi di Politica Internazionale) - Sara Manisera
- Lamia Ledrisi, giornalista
- Elisa Giunchi
- Kais Zriba, giornalista Inkyfada
- Alessandro Rivera Magos, ricercatore
- Mohamed Al Ahmadi, giornalista indipendente
- Veronica Bellintani
- Francesca Oggiano, giornalista pubblicista
- Comitato Khaled Bakrawi
- Fouad Rouehia, giornalista
- Chiara Denaro, dottoranda in sociologia presso Universitàdeglistudi di Roma la Sapienza e UAB (Universitatautonoma de Barcelona)
- Damiano Aliprandi, giornalista e operatore sociale
- Lucia Spata, Universita di Sfax
- Giovanni Piazzese, giornalista
- Alice Bondi’
- Hatem Salhi : corrispondente Al HiwarTounsi/Radio Kalima a Kasserine
- Houssem Yahyaoui: giornalista radio Kasserine FM
- Ali Rabeh: Direttore Radio Kasserine FM
- Iain Chambers, docente di Studi Postcoloniali, Università l’Orientale di Napoli
- Chiara Martucci, Milano
- Nicola Perugini, Mellon Postdoctoral Fellow, Brown University, Middle East Studies and Italian Studies
- Joy Betti, Bologna
- Vanessa Roghi, docente di sociologia dei processiculturali e comunicativi, Università La Sapienza, Roma
- Federico Faloppa, docente di Storiadella lingua italiana e Sociolinguistica, Università di Reading
- Giulia Grechi
- Ramona Parenzan
- Ilaria Giglioli, PhD student, University of California, Berkeley
- Vivian Gerrard
- Caterina Miele, Università l’Orientale, Napoli
- Betta Pesole
- Valeria Deplano, Università di Cagliari
- Giuseppe Acconcia, Il Manifesto, Università di Londra
- Barbara Spadaro, University of Bristol
- Fabrice Dubosc, etnopsichiatra e saggista
- Angelo d’Orsi, Docenteordinario di storia delle dottrinepolitiche, Università di Torino
- Francesca Di Pasquale, Netherlands Institute for War Documentation, Historical researchs Department, Post-Doc.
- Simona Wright, Professor in Italian Studies, The College of New Jersey
- Marco Demichelis, Assegnista di Ricerca in StudiIslamici e Storiadel Medio OrienteUniversitàCattolicadel Sacro Cuore, Milano
- Giuseppe Burgio, professore a contrattodell’Università di Palermo
- Marzia Maccaferri, Associate lecturer, Goldsmiths, University of London
- Giusy Muzzopappa, antropologa
- Raffaella Biasi, Professoressa, esperta di mondoislamico, laurea in arabo
- Dario Consoli, dottore di ricerca in filosofia, Università di Torino
- Alessandro Vecchi, fotografo, New York
- Sole Anatrone, dottore di ricerca, Università della California, Berkeley
- Ester Sigilló, dottoranda Scuola Superiore Normale di Pisa
- Chiara Egidi, Brescia
- Oriana Baldasso
- Alice Conti
- Valeria Verdolini
- Serena Marcenò
- Annalisa Cegna
- Stefano Rota
- Anis Azouzi
- Carmine Conelli, dottorando, Università l’Orientale di Napoli
- Federica Zardo, Research Fellow, Università di Torino
- Pina Piccolo, studiosa indipendente
- Giuseppe Burgio, docenteUniversità di Palermo
- Cristian Lo Iacono, Torino
- Enzo Guarrasi, docente Università di Palermo
- Goffredo Polizzi, dottorando Università di Warwick
- Luigi Cazzato, docente di Letteratura Inglese, Università di Bari
- Silvia Casilio
- Benedetta Guerzoni
- Lorenzo De Sabbata
- Chiara Stenghel
- Matteo Di Gesù, docente Letteratura italiana, Università di Palermo
- Paolo Fait, docente di filosofia, Università di Oxford
- Elisabetta Dall’O
- Lorenzo Mari, Università di Bologna
- Marco Gatto
- Teresa Degenhardt
- Alessandro Ferretti, Università di Torino
- Damiano De Facci
- Francesca Coin, sociologa, Ca’ Foscari
- Sabrina Marchetti, European University Institute
- Tommaso Rebora, studente Università di Torino
- Matilde Flamigni, studentessa Università di Torino
- Angelica Pesarini, Lecturer in Socilogy (Race, Gender and Sexuality) University of Lancaster
- Younis Kutaiba
- Tullia Giardina
- Maaza Mengiste
- Sole Anatrone, dottore di ricerca, Università della California, Berkeley
- Gisella Costabel
- Raffaella Biasi
- Oriana Baldasso
- Leonardo De Franceschi, docente di istituzioni di storia e criticadelcinema, Universitàdeglistudi di Roma Tre
- Camilla Hawthorne, dottoranda Università della California, Berkeley
- Valentina Migliarini
- Chiara Giubilaro, Assegnista di ricerca, UniversitàBicocca, Milano
- Stefania Voli
- Francesco Correale, Università di Tour
- Cristina Accornero, Università di Torino, dottore di ricerca
- Paola Rivetti, Dublin City University, SeSaMo – SocietàItaliana di Studio Mediorientali
- Gaia Giuliani, post-doc Università di Coimbra, Centro de estudios sociales
- Daniele Salerno, assegnista di ricerca, Università di Bologna
- Alessio Surian, professore associato di didattica e pedagogia speciale, Università di Padova
- Vincenza Petrilli, ricercatrice indipendente, Bologna
- Tatiana Petrovich Njegosh, docente di storia della cultura americana, Università di Macerata
- Mackda Ghebremariam Tesfau’ – UniversitàdegliStudi di Padova
- Laura Ferrero, dottore di ricerca in antropologia, Università di Torino
- Arturo Marzano, Professore di storiadel Medio Oriente, Università di Pisa.
- Serena Marceno, Ricercatrice di FilosofiaPolitica e professoressa aggregata di Filosofia Politica e Human Rights: Theory and Policies, presso l’Università di Palermo
- Marco Montanaro
- Souheil Bayoudh, registatunisino
- Gathia Mraieh (tunisina, abitante a Modena, operaia)
- Chaker Haddad (tunisino, abitante a Modena, operaio)
- Takoua Haddad (studentessa italo-tunisinanata a Kairouan e abitante a Modena)
- Emanuele Venezia, docente di italiano Universita di Gabes
- Giada Frana, giornalista
- Alice Elliot, University College London
- Rabii Ibrahim, attore
- Rabii Gharsalli, fotografo
- La Redazione di Comune.info ( http://comune-info.net/)
- Lorenzo De Sabbata
- Leila Ben Salah, giornalista tunisina in italia
- Sandro Mezzadra, docente di filosofia politica, Università di Bologna
- Francesco Cavarorta, professore di Scienze Politiche, Università Laval, Quebec
- Giorgia Ricciotti
- Alessandra Marchi, GramsciLab, Università di Cagliari
- Paolo Rosi, redattore di MeltingPot Europa
- Emanuela Rosio
- Roberto Cavallo, cooperativa Erica
- Cecilia Zecchinelli, ex giornalista del
- Ghazi Dali, medico neuropsichiatra infantile che vive in Francia
- Nicoletta Salvi, cittadina torinese con famiglia tunisina
- Fabrice Dubosc, etnospichiatra, Milano
- Liliana Ellena, ricercatrice storica, Torino
- Gabriele Montalbano, dottorando Università Sorbona Parigi (EPHE)
- Gabriele Mastrovivo, Arabist IBLV Tunis
- Olga Solombrino, dottoranda, Università di Napoli L’Orientale
- Anna Fortunier
- Antonio Vesco
- Renato Lucarelli
- Alfonso Campisi, Prof. la Manouba
- Francesca Bellino
- Mohsen Melliti, scrittore, regista, Los Angelse, CA, USA
- Augusto Illuminati, Università di Urbino
- Nadia Marzouki, Chargée de Recherche, CNRS, Paris
- Kaouther Rabhi, dottoranda di filosofia romanza e blogger
- Eugenio Dacrema
- Edoardo Calcaterra, avvocato d’affari in Italia e Tunisia, LCA Studio Legale
- Luigi Sonnenfeld, operatore sociale
- Greta Barbone, avvocatessa
- Carriero Daniela Rosa – Milano
- Gaia Vianello, filmaker
- Gemma Baccini, arabista ë stagista presso l’istituto arabo dei diritti dell’uomo, tunisi
- Valentina Greco, attivista per i diritti umani
- Giorgio Bianco Avvocato Internazionale – Tunisi
- Stefano Portelli, antropologo, dottorando a La Sapienza
- Marta Guastella
- Viola Paleari
- Paolo Hutter, gionalista
- Ludovica Cupelli, studentessa
- Abdelkarim Hannachi, Università di Enna Kore (di origine tunisina)
- Alessia Carnevale, volontaria’associazione “AVER, voix de l’enfant rural” di Medenine
- Chiara Pagano, dottoranda in studi europei e internazionali dell’Università di Roma Tre
- Valeria Resta
- Valentina Zagaria, ricercatrice London School of Economics and Political Science
- Franco Ovidi, imprenditore residente in Tunisia
- Felice Rosa
- Luca Raineri, attivista e ricercatore in relazioni internazionali, Scuola Superiore Sant’Anna di Pisa
- Denise Risciglione
- Alessandra Capone, attivista per i diritti umani
- Sofiene Ahres
- Alice Fanti
- Marco Stefanelli, AMISNET
- Andrea Cocco, AMISNET
- Oana Parvan, Phd Student, Cultural Studies, Goldsmiths University of London
- Henda Chennaoui, giornalista
- Amal Amraoui, giornalista e attrice
- Hajer Boujemaa, giornalista
- Perrine Massy, giornalista indipendente in Tunisia
- Chiara Denaro, dottoranda in sociologia presso l’Universita degli studi La Sapienza di Roma e UAB (Universitat autonoma de Barcelona)
- Giulia Daniele, ricercatrice
- Marco Magnano, Radio Beckwith
- Damasenzo Maniscalco
- Vanessa Biancetti, dottoranda in Scienze Politiche, Universita La Sapienza di Roma
- Stefano Collizzolli – regista – I nostri anni migliori
- Lara Panzani, COSPE (Cooperazione per lo sviluppo dei pesi emergenti)
- Sofiene Ahres
- Chiara Comito
- Gianni Toma, COSPE (Cooperazione per lo sviluppo dei pesi emergenti)
- Andrea Tullio Canobbio (docente di Lingua, Letteratura e Civiltà Italiana, Università di Monastir)
- Marinette Pendola, scrittrice
- Giulia Beat, blogger
- Professeure Rawdha ZAOUCHI-RAZGALLAH , université de Carthage, Institut Supérieur de Langues de Tunis
- Udo C. Enwereuzor, Resp. Migrazione, minoranze e diritti di cittadinanza, COSPE (Cooperazione per lo sviluppo dei pesi emergenti)
- Lorena Di Clemente
- Serena Tolino, università di Zurigo
- Elena Giuntoli, socia fondatrice di SocialLab
- Maria Ponce de Leon, Université de Monastir, Temple University,Rome.
- Alessandra Fabbretti, giornalista e insegnante.
- Ilaria De Bonis
- Patrizia Manduchi, Storia dei paesi islamici, Università di Cagliari
- Alessandro Pes, Università di Cagliari
- Giulia Beat, blogger
- Marinette Pendola, scrittrice
- . Ines Tlili
- Michel Le Tallec, Journaliste
- Rosita Di Peri, Lecturer in Political Science and International Relations, Universita di Torino
- Marco Fasulo, Università degli studi di Napoli “L’Orientale”
- Francisco Miguel Fernández Caparrós
- Seif Soudani, Journaliste, Community Manager Le Courrier de l’Atlas
- Mounira MNIF .Tunisie
- Görkem Duru journalist a iscicephesi.net et Correspondencia Internacional
- Stephanie Pouessel, anthropologue chercheure à l’ Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (IRMC) à Tunis
- Fatima Mansour, interprete e traduttrice indipendente, vice-presidente ass. “La Voce del migrante tunisino”
- Stefano Piemontese, Universidad Autónoma de Barcelona, Central European University
- Associazione Culturale WOTS? Walking on the South
- Daoud Abdelmonem Faleh
- Azza Ghanmi militante féministe
- Athéna Pallas, déesse de la sagesse et de la guerre, dentiste à mes heures perdues
- Mouna Abid, universitaire à ISLT, Université de Carthage
- Jenny Tsiropoulou, Journalist
Press review
- http://www.tunisiainred.org/tir/?p=6316
- http://ilmanifesto.info/storia/cercando-unaltra-tunisia/
- http://www.infoaut.org/index.php/blog/culture/item/16413-tunisia-una-lettera-aperta-contro-la-disinformazione-de-la-stampa
- http://frontierenews.it/2016/02/la-tunisia-e-la-cattiva-informazione-made-in-italy/
- http://www.dinamopress.it/news/cercando-unaltra-tunisia
- http://www.globalproject.info/it/mondi/cercando-unaltra-tunisia/19838
- http://osservatorioiraq.it/cultura-e-dintorni/tunisia-appello-uninformazione-corretta?cookie-not-accepted=1
- http://www.qcodemag.it/2016/02/01/la-tunisia-che-quasi-nessuno-vi-racconta/
- https://amisnet.org/agenzia/2016/02/01/per-una-informazione-corretta-sulla-tunisia/
- http://popoffquotidiano.it/2016/02/01/tunisia-il-terrorismo-della-disinformazione-della-stampa/
- http://comune-info.net/2016/02/tunisia-3/
- https://insider.ilfattoquotidiano.it/2016/02/01/il-mondo-arabo-contro-la-stampa/
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